Ciel, mon mari perd ses procès

Publié par lalettrealulu le

Tatie Danielle

Série noire juridique pour le juge qui défend sa femme irrascible.

François Colvez, juge et ex-flic, perd tous les procès intentés en diffamation contre les méchants médias relatant des dérapages de sa dame… Contre Presse-Océan : perdu, avec condamnation à 4 000 F pour procédure abusive. Contre Libération : débouté de ses demandes, la diffamation n’étant pas retenue. Le bougre persiste, fait appel, et vient de perdre à nouveau contre Libé, la cour d’appel confirmant le premier jugement. Contre France 3 Estuaire ? Décision reportée au 1er avril. Cette obstination n’est une bonne affaire que pour Yann Choucq, l’avocat de François Colvez encombré d’une épouse intenable qui terrorise les voisins de son pavillon à Saint-Herblain. « Il a choisi la voie du courage, de vivre l’épreuve sans divorcer », plaide son avocat en panne d’argument, quand il ne charge pas les victimes des agissements de madame.

Ancien numéro un des flics de Nantes, devenu substitut du procureur de Niort, François Colvez a bien des soucis avec Monique, qui a tout de la « Tatie Danielle », en moins drôle. Le voisinage de la rue du Parnasse, Saint-Herblain, subit ses écarts de conduite depuis sept ans, au point qu’en octobre 94, une manif des riverains a protesté contre ses agissements : insultes racistes, menaces verbales, dégradations de clôtures, incendies de voitures, rayures de carrosseries, acide répandu sur des massifs de fleurs, coups de téléphone anonymes, agressions physiques et verbales, tapages diurnes et nocturnes, ce que le comité de soutien des voisins victimes de Mme Colvez a rappelé devant les tribunaux à Paris et Saint-Nazaire. Maurice Bauchet – son voisin direct, le plus exposé – a par ailleurs évoqué l’acharnement cruel de Mme Colvez injuriant son fils coiffé d’un bonnet après une chimiothérapie, allant même jusqu’à balancer le cadavre d’un lapin par dessus la haie, juste après le décès de ce fils atteint d’un cancer, et criant quatre jours plus tard en pleine nuit : « Rien ne te rendra ton fils, Bauchet ! »

Trente-cinq plaintes trop minces. « Les riverains affirment leur droit à vivre simplement en paix, dénonçant les agressions de leur voisine, la carence, voire la protection des pouvoirs publics, et la passivité complice de son mari, ancien directeur départemental des polices urbaines, aujourd’hui magistrat au Parquet de Niort », a écrit Libé en octobre 94. « La responsabilité de ce fonctionnaire est engagée. Il ne fait rien pour s’interposer, pour expliquer, pour excuser, pour limiter les dégâts ni pour trouver une solution », affirmait et affirme toujours Jean Brodin au comité de soutien des voisins victimes des excès et harcèlements de Monique Colvez. Le Parquet de Nantes a classé sans suite trente-cinq plaintes, écartées car trop minces ou sans témoins*. La préfecture a nommé un médiateur, ancien avocat général à Paris, mais il n’a rien pu obtenir des époux Colvez.

* Seule une plainte a été retenue pour propos racistes contre la belle-fille d’origine tunisienne de Maurice Bauchet. Un premier examen psychiatrique a reconnu Mme Colvez « dangereuse », une contre-expertise demandée par sa défense l’a déclarée « paranoïaque mais responsable ».