Bel oiseau plombé
Conseil
Le festival du film européen de La Baule a du plomb dans l’aile. Déficit, manque de retombées médiatiques. Certains élus ont l’oiseau au bout de leur fusil.
Le sommet de La Baule, version cinoche européen, ne fait pas recette. Le « Festival du film européen de la Baule » traîne son déficit cumulé de 3,77 MF, et son manque crucial de retombées médiatiques extra-locales. Lors de la dernière réunion du Conseil général, le vice-président Édouard Landrain s’est obstiné à le qualifier de « demi-succès » (les commerçants de la Baule seraient ravis), tout en re-signant pour 150 000 F de subsides. En oubliant que 1,6 million de francs de subvention est englouti chaque année par ces raouts pour stars de l’écran assistant accessoirement (entre golf, fruits de mer et thalasso) à des projections de nouveaux films. Pas question donc de « couper les ailes du bel oiseau », a dit Doudou Landrain. Guy Lemaire, candidat raté à la mairie de La Baule, pense que ce machin culturel pourrait « devenir à terme un très bon festival. Deauville n’a pas réussi tout de suite ». Aux dernières nouvelles, ce festival troué passerait en biennale, alternant avec les Rencontres internationale de la danse, autre joyeuseté perforée d’un déficit de 1,387 MF. Certains élus baulois lorgnent d’un œil mauvais l’opération de survie, en espérant que ce flottement soit favorable à l’abandon corps et biens des deux festivals naufragés.