Le District gitangeant

Publié par lalettrealulu le

Agglomérat

Les feux de pneus apaisés, les maires ravivent la flamme.

En l’honneur du raciste inconnu, sans doute. Machecoul : deux gitans morts abattus par un gendarme lors d’un cambriolage. Le gendarme et la justice invoquent la légitime défense. Gros doutes. D’où colère des gitans. Après les barrages du pont de Cheviré, les 21 maires du district, agglomérés toutes tendances confondues autour de l’idée sécuritaire, ont écrit un vibrant communiqué contre la « prise en otage » de l’agglo, évoquant « l’entrave à la liberté d’aller et venir, la dégradation de biens privés et publics », véritable « remise en cause du droit républicain que nos concitoyens ne peuvent durablement tolérer ». Comme si les gitans n’étaient pas aussi nos concitoyens. Mais passons. On n’a jamais entendu ces mêmes maires protester contre les actions violentes des marins pêcheurs ou les blocus imposés par les routiers. Mais passons. L’initiative a failli remettre le feu aux poudres : cette lettre ouverte au préfet tombant le lendemain du pacte d’apaisement passé entre la communauté gitane et les autorités. Préfecture et justice s’accordent pour calmer le jeu, la plainte pour homicide volontaire contre le gendarme devant être reçue, donnant ainsi accès au dossier aux familles des deux morts. Alors pourquoi ce ramdam sauce front républicain ? Une belle occasion d’unanimisme droite-gauche au sein d’un District qui a connu des clivages sérieux. Et contre les gitans vite assimilés à des sous-citoyens (et qui ne sont pas un enjeu électoral), on fait le plein d’opinions favorables, le sentiment de défiance voire de racisme étant largement partagé par la population des « concitoyens » dignes de ce nom. Avec de tels élans, on risque de n’entendre que le début du mot.