Biche de Bère lance la presse à légume

Publié par lalettrealulu le

Fantaisie

La presse régionale, ô joie, s’enrichit d’un titre : Bla bla mée, journal diffusé sur les parebrises et « créé en réponse de propos calomnieux » par Nelly Biche, une fille de Châteaubriant qui en a bavé aux States avant de revenir au pays monter une usine de bijoux fantaisie, pour arroser le monde et faire reculer le chômage. Nelly s’est lancée dans la presse avec un premier article épatant, de huit lignes. On y lit que « dans une feuille de chou, un vieux poireau éthylique se cache.» Il faut être du coin pour décrypter l’allusion à la Mée socialiste, petit hebdo gaucho dont la rédactrice s’appelle Bernadette Poiraud. Poireau, Poiraud… Humour ! Et « éthylique », alors ? Nelly suggère que Bernadette était pompette pour écrire dans la Mée un papier inspiré d’un rapport CFDT sur l’entreprise Biche de Bère, où on licencie avec constance : 200 contrats de travail pour 68 employés, et 40 procédures aux Prud’hommes. Il doit falloir être aviné chronique pour assurer que les salaires sont parfois versés deux mois en retard, les heures sup’ non payées et que les humiliations ne se comptent plus. Salariés, syndicalistes, Bernadette, tous sont forcément alcooliques. Disent donc n’importe quoi. Avec sagesse, Nelly préfère les excuser de cette pathologie sociale plutôt que de répondre sur le fond. Dans un de ses catalogues, Nelly lâche d’ailleurs que « tous les artistes sont des névrosés », et au Journal du textile : « quand vous crevez de faim, vous comprenez très vite ce qu’est le marketing ». C’est dingue le nombre de clodos qui ont tout saisi du marketing.