Maître député est faussaire en actes

Publié par lalettrealulu le

Pas de chance au grattage

À l’Assemblée, il doit son siège à Hervé de Charette. Au tribunal, il doit sa condamnation à ses falsifications d’actes notariés.

On peut être maire, notaire et parlementaire par démission, et se faire gauler pour faux en écriture par de minables grattages sur des actes certifiés. Suppléant d’Hervé de Charette, Alain Levoyer, fils de notaire et notaire lui-même s’est retrouvé député quand Hervé se chargea d’affaires étrangères. Maire de Champtoceaux, Me Levoyer a flippé en découvrant que Jean Poperen cherchait à acheter « l’Hermitage », une grosse propriété sur le territoire communal. Un ténor socialiste dans son fief ? Argh ! Le notaire se voit déjà blackboulé aux municipales. Il a donc fait son maximum pour fourguer la propriété à un patron d’un petit chantier naval, Gérard Gréboval, qui manquant de capitaux propres, s’est salement retrouvé sur la paille, malgré la caution hypothécaire de ses beaux-parents. Jusqu’à présent, les procès intentés contre le notaire n’avaient pas tourné mal pour le digne suppléant de De Charette. Jusqu’au 21 novembre 1996, où le tribunal de grande instance de Bourges a condamné Me Levoyer après plusieurs années d’instruction. Le jugement note la mauvaise volonté du député-notaire lors de l’instruction : il a réussi à ne jamais comparaître, faisant appel d’un jugement précédent juste avant les dernières municipales, se désistant juste après sa réélection, puis prétextant divers empêchements dont « un motif d’excuse qui n’a pas été accepté par le juge ». Le jugement a de plus annulé des actes de février 1987 falsifiés « par grattage » par l’indélicat Me Levoyer. « Les altérations apportées aux minutes des actes de procuration et de prêt ne peuvent être que le fait de Me Levoyer ou du personnel de son étude dont il doit répondre.» Les actes permettant le prêt bancaire, Me Levoyer est condamné à verser à l’organisme de crédit 350 000 F sans compter des intérêts. Cynique, Alain Levoyer claironne que l’assurance des notaires paiera.