Le prof détaille le négationnisme
Zyklon B
Au moins, en distillant des idées glauques sur les chambres à gaz, les sectes et le FN, ce prof d’histoire ne peut nier l’existence de la connerie.
Deux fois, Michel Adam, un prof d’histoire du collège René-Guy-Cadou à Montoir a perturbé une séance de témoignage faite aux élèves par Christine Caballé, une ancienne déportée à Ravensbrück. La première fois, il y a deux ans, l’enseignant connu des renseignements généraux arrête la projection d’un film, traite de mensonge le récit sur les camps de concentration et de « mythe » l’existence des chambres à gaz à Mauthausen, resservant la sale bouillie des négationnistes. Les mois qui suivent, il envoie à la déportée deux lettres recommandées citant Faurisson et ceux qu’il appelle ses « amis négationnistes », et des publications niant les chambres à gaz. Manquant alors de témoignage écrit contre le prof, l’administration applique une « sanction » bien bénigne, lui confiant des élèves de 6e et 5e et non plus de 3e où le programme aborde le nazisme. Le 16 mai dernier, Mme Caballé est revenue au collège de Montoir, conviée par un autre prof d’histoire. Le même Michel Adam s’est imposé, interrompant l’exposé, refusant de sortir malgré la demande pressante du chef d’établissement, prévenu de cet esclandre. Les élèves ont hué le trublion et quitté la pièce pour écouter dans une autre salle le témoignage de la rescapée de Ravensbrück. Outre ses propos négationnistes, ce prof a dénoncé la « fausse démocratie française qui n’a qu’un député pour quatre millions d’électeurs FN » et le « suffrage dit républicain ». Il a aussi organisé une séance de spiritisme en classe de 6e, appelant, rideaux fermés, l’esprit de la grand-mère d’un élève, a raconté aux potaches que les sectes n’étaient pas dangereuses car ne touchant que des minorités. À la mort de Mitterrand, il avait refusé la minute de silence. Michel Adam a été suspendu quatre mois en attendant la commission de discipline et d’éventuelles poursuites judiciaires. Mais le prof a sûrement une excuse. Il doit confondre Montoir et Montoire, où Pétain a rencontré Hitler en 1940 et posé les bases de la collaboration.