Les Verts patrons de petite vertu

Publié par lalettrealulu le

CNPF

Assis sur leurs engagements, les Verts font dégager leur permanent. En oubliant que le droit du travail est permanent, même chez les écolos.

Pas facile d’être patron. Les Verts « Pays de la Loire » en font la douloureuse expérience : l’association des élus écolos vient d’être condamnée à verser 40 000 francs de dommages et intérêts et 11240 francs de rappel de salaires à son ancien permanent, Alain Grand Guillot, viré comme un malpropre en mars 96.

Embauché au printemps 93, ce militant écolo a été recruté par les Verts pour un travail de secrétariat payé à mi-temps, qu’il devait « provisoirement » effectuer chez lui, faute de local. Partisan de l’écologie sociale, Alain Grand Guillot s’est vite retrouvé en opposition avec certains leaders du mouvement, élus à la Région, qui n’ont pas mis deux ans à renier les engagements pris pendant la campagne électorale. Refus de pratiquer le tourniquet et de céder la place aux suivants sur la liste comme annoncé aux électeurs, refus de verser leur participation à l’association des élus (3600 francs sur les 15000 francs que leur verse la Région), ces nouveaux notables ont rapidement oublié l’association pour voler de leurs propres ailes. Grand Guillot pouvait donc se brosser en gardant son salaire de sous-smicard, et sa promesse de local. Politiquement incorrect dans un parti en décomposition, il a finalement été lourdé pour motif économique et exclu du mouvement pour n’avoir pas payé sa cotisation à un jour près. Un licenciement jugé « sans cause réelle ni sérieuse » par les prud’hommes.

Aujourd’hui ragaillardis par leur alliance avec le PS, les Verts se sont rabibochés au lendemain des législatives. Mais leur ex-permanent ne fait pas partie du club. Mieux, l’association des élus a discrètement décidé le 12 juin de faire appel du jugement. Histoire, en ce moment historique, de ne pas se prendre trop vite une volée de bois vert.