Poulet en promo

Air Pet air

Un as des renseignements généraux – spécialité RPR – gagne du galon cousu de fil blanc. La gauche survenue, il va peut-être gagner le maquis.

Juste avant les élections, le flic nantais chargé du suivi du RPR a été remercié. Licenciement abusif ? Non pas. On l’a remercié en haut lieu, lui octroyant une promotion irrégulière. À la mi-mai, Marcel Mancheron, inspecteur des renseignements généraux, est passé du grade de lieutenant à capitaine, pour faire le même boulot.

Chirac prononçait la dissolution un mois plus tôt, le flic était marron : grand pote de Daniel Augereau mais surtout dans les petits papiers d’Élisabeth Hubert, Mancheron a nié à Lulu avoir été pistonné. Pourtant les syndicats de police siégeant à la commission paritaire qui étudie poste par poste toutes les promotions n’ont jamais vu son nom mentionné dans la liste proposée. Et pour cause, aucun poste n’était ouvert aux RG de Nantes. Miracle, Marcel figure quand même dans les récentes nominations. Son nom a été rajouté par l’administration en court-circuitant la commission. Un passe-droit rare. « C’est le fait du prince. Ce qui colle mal avec l’indépendance qu’on veut défendre vis-à-vis du pouvoir », dit un syndiqué en tournant ses regards vers Élisabeth Hubert. Un recours contre cet avancement hors normes est d’ailleurs intenté par un autre inspecteur des RG. C’est le deuxième cas de l’année : parachuté à la sécurité publique de Nantes, un autre officier a été nommé hors commission, déplacé depuis Vernon dans l’Eure où siège un député alors important pour un flic : un certain J.-L. Debré, récemment ministre de l’Intérieur. Mais bon, c’est du passé, tout ça. Vive l’avenir. Rose, comme il se doit.