Un honnête commerçant harcelé par les juges

Publié par lalettrealulu le

Blanche-Neige

Daniel Nedzela traité comme un voleur de poules. Les gallinacés protestent.

Quelques heures de débats, pas de témoin cité à la barre, le procès de Daniel Nedzela est passé comme une fausse facture à la poste au début du mois de mai. Quel que soit le jugement*, le grand argentier du Parti socialiste en Loire Atlantique peut se vanter d’avoir réussi un joli coup d’éteignoir judiciaire après sa mise en examen, assortie d’un séjour à l’ombre fin 93, pour trafic d’influence.

Daniel était tellement content de son coup qu’il s’est empressé d’aller ostensiblement serrer la louche à ses amis socialistes lors du meeting de Jospin à la Cité des congrès. La performance mérite d’être saluée. Après s’être sucré pendant des années sur les marchés publics du département, après avoir mouillé tout ce que la région compte de patrons des travaux publics et de responsables socialistes, le grand garçon s’en tire avec une peine qui risque fort de se révéler minime (l’amende requise est de 500 000 francs, pour une rémunération personnelle évaluée à 4 millions par an). Sa stratégie, tout nier en bloc et se retrancher derrière un artifice juridique imparable : faire passer les contributions qu’il demandait aux entreprises pour des « conseils commerciaux ». Dur à cuire, Daniel a résisté à sept semaines de détention, et pendant les trois ans qu’a duré l’instruction, il n’a lâché aucun nom, aucune ficelle qui auraient pu permettre de mettre à jour son système. La justice, bluffée, a donc renoncé au procès à grand spectacle que méritait cette affaire. Histoire sans doute de ne pas en rajouter à un moment où les élus se bousculent aux portes des juges d’instruction. Quant à Daniel, il s’est fait construire une superbe villa à La Baule en attendant que les affaires reprennent. C’est dingue ce que les gens peuvent inventer pour discréditer un honnête commerçant.

* Jugement le 19 septembre.