Pour cent bâtons t’as plus rien

Publié par lalettrealulu le

Subventions en béton

Bouygues, Louis Vuitton, Le Crédit Mutuel, les grandes entreprises rackettent les contribuables nantais au nom du chantage à l’emploi.

Dix millions de francs, c’est le cadeau que s’apprêtent à faire les collectivités locales (District, Département et Région) au miséreux groupe Bouygues pour financer sa prochaine implantation à Nantes, en échange de la création de 500 emplois. Explication embarrassée des élus : si on ne passe pas à la caisse, le téléphoniste en béton ira s’implanter ailleurs. À Saint-Mars-la-Jaille sûrement ou à Ploudalmézeau, des sites idéaux pour capter la clientèle du grand ouest… Les collectivités publiques affirment s’être entourées de toute les garanties pour que les créations d’emplois soient effectives dans les trois ans à venir. Il est permis d’en douter si l’on se rappelle les aventures de Venturi à Couëron, où il reste à peine 35 personnes sur les 200 créations annoncées pour 11 millons de francs de fonds publics, ou les déboires de Matra MHS qui a oublié depuis bien longtemps ses projets d’extension claironnés fin 1994, qui devaient générer 300 à 600 emplois. L’entreprise, récemment rachetée par un groupe américain, avait alors palpé 15 MF de subventions publiques.

Les grandes entreprises sont décidément dans une misère noire ces temps-ci. Regardez par exemple le groupe LVMH (Louis Vuitton Moët Hennesy), qui a dégagé 4,53 milliards de francs de bénéfices en 1997. Eh bien cette pauvre maison demande l’aumône aux pouvoirs publics pour daigner installer une usine de produits de luxe en cuir dans le Choletais. Le comité interministériel à la localisation d’activités a donné son accord fin mars pour l’octroi d’une prime d’aménagement du territoire, dont le montant reste pour l’heure secret. Une chose est sûre, le contribuable en sera de sa poche. Dernier miséreux de la bande ces temps-ci, le Crédit Mutuel. La banque a en effet demandé une aide de 2,5 millions de francs aux collectivités locales pour installer à Nantes sa filiale « Suravenir Assurances » et créer 150 emplois. Aide que les élus se sont empressés de lui accorder. Il n’y a pas de petits profits.