Un abbé très adultère à terre
Chauffe, harcèle !
De lourds soupçons pèsent sur une soutane légère.
Nantes a bien de la chance. Sans dépenser un denier, la ville bénéficie depuis un quart de siècle d’une promotion inespérée, grâce à l’abbé du même nom… L’abbé Georges de Nantes (un patronyme originaire de l’Isère), a fondé en 1970 la « Contre-réforme catholique », une secte nationaliste et catho ultra. L’abbé-gourou, destitué par l’Eglise en 1966, s’y montre fidèle à Pétain, Salazar, Franco et Hitler. Excusez du peu. Depuis les débuts des frasques du curé rebelle à Rome, une famille nantaise suit ses prêchi-préchas intégristes. Au point que l’abbé vient même séjourner trois fois au domicile de Patrick Collet, éminent administrateur judiciaire à Nantes, son épouse Hélène et de leurs mômes. Georges ‑qui a aujourd’hui 74 ans- tente de séduire la mère de famille, 24 ans de moins. Il téléphone quand le mari est absent, écrit des lettres enflammées où il se prend pour le Roi David et la considère comme son « épouse spirituelle et éternelle », signant ses bafouilles « Georges d’Hélène ». Si Madame se prête au jeu, ces échanges épistolaires lui paraissent rétroactivement relever de l’adultère par courriers. Lors de ces tournées de prêche en France, ou au sein de la « Communauté des petits frères et petites sœurs du sacré cœur », qui a son bastion à St-Parres-Lès-Vaudes dans l’Aube, il promet à sa protégée quelque chose de spécial pour la communion, et d’un doigt lascif, lui caresse ostensiblement les lèvres après lui avoir glissé l’hostie en bouche. Ambiance torride. Le bon abbé se dit « père et époux » de la dame dont l’âme est sous le charme. La chair résiste. Il la fait mander en tête à tête et la fixe dans les yeux. En s’approchant jusqu’à la toucher. Ouh la la ! Madame baisse les yeux, et sort, enflammée d’émotion sans succomber aux avances, « mais il souhaitait que j’aille au devant de ses désirs en faisant le premier pas, en me livrant à lui comme je l’avais fait spirituellement », dira-t-elle à la police en déposant plainte pour manipulation mentale et harcèlement sexuel. Le mari a aussi porté plainte, pour séquestration de sa fille Jeanne, 23 ans, sous la coupe du prêtre. Il tente aussi de faire placer sa fifille sous tutelle, mais elle est majeure, et n’a ni revenus ni biens à protéger. Les parquets de Troyes et de Nantes doivent décider bientôt des suites et poursuites à donner à ces tentatives de mettre des bâtons dans les gourous.