Dopage de statuts chez les sportifs municipaux

Publié par lalettrealulu le

Un directeur territorial de la mairie de Nantes, placardisé à la tête d’une association sportive municipale, fait courir ceux qui lui demandent des comptes avec des méthodes pas très sport.

Le « Président Général » de l’Amicale sportive des municipaux nantais (ASMN) n’aime pas qu’on lui réclame des comptes. Et encore moins l’audit réalisé en juillet 97 par KPMG à la demande de la Ville. Louis Thobie, qui fut jadis directeur du cabinet de Chenard, menace même « d’envoyer son avocat » dès qu’il entend le mot audit. C’est nerveux. Lulu a donc interrogé l’adjoint aux sports Michel Cordier qui botte en touche sur l’adjoint au personnel municipal Denis Liquet, qui renvoie sur Cordier… Mais tous se trouvent d’accord pour dire qu’il n’y a rien à trouver dans cet introuvable audit. A tel point qu’on peut se demander quelles perles recèle ce mystérieux document. Deux membres de l’association ont même été purement et simplement radiés pour l’avoir réclamé avec quelque insistance. Ces malpolis avaient fini par se plaindre au maire de Nantes de l’opacité règnant à la tête de l’ASMN. D’où les foudres du « Président Général » : « Une odieuse manœuvre de déstabilisation » pour Thobie, qui semble avoir une conception très personnelle de la démocratie dans son association, laquelle a vu nombre de sections sportives prendre leurs jambes à leur cou.

Ainsi l’assemblée générale du 12 mars 1998 est un joyau du genre. Constatant que le quorum n’est pas atteint (ce qui, selon la loi de 1901, oblige le bureau de l’association à convoquer une seconde A.G.), le « Président Général » décrète que la « notion de quorum devrait, avec le temps, être supprimée des impératifs » de l’ASMN et met au vote un étonnant tour de passe-passe : il propose de « considérer que la première AG convoquée le 28 février soit la première réunion officielle où on aurait constaté l’absence de quorum. Et que cette réunion du 12 mars préfigure la seconde (…) Et, à l’avenir de procéder ainsi. C’est-à-dire (…) de fixer deux dates tout en sachant que la première serait naturellement fictive.» L’AG virtuelle, vous en rêviez, Thobie l’a fait.

Puis il propose une modification des statuts : « Tout individu qui, par n’importe quel moyen, s’autoriserait à déformer ou remettre en cause toute décision prise par notre institution (…) se positionnera, ipso facto, en qualité d’exclu de l’ASMN.» En clair, dehors les récalcitrants. Exclu également, « celui qui par son comportement ou ses paroles porterait atteinte à l’honorabilité de n’importe lequel de nos dirigeants ». Dont on sait qu’ils n’ont rien à cacher.

Exclu itou, « celui qui faisant fi des décisions prises entretiendrait, dans le cadre de nos activités, des relations avec des personnes ayant été rejetées par notre collectivité.» En 1917, on en a fusillé pour moins que ça.