La Fest’Yves frôle les déryves

Publié par lalettrealulu le

Ultralalalélo

Yer mad ! Lancée à Nantes par l’Agence culturelle bretonne il y a trois ans, la Fest’Yves a été reprise par douze villes cette année. En Trégor, le correspondant de cette fête s’est fait tancer par les Nantais qui gèrent l’ensemble des festyvités. À la tête de l’association Al Levrig, Jean-Marc Le Luyer se prétend d’abord l’inventeur de la Fest’Yves, qu’il intitule « fête nationale bretonne ». Deux pages du Nouvel Ouest* signées Thierry Jigourel (lire ci-dessous) font écho à cette déryve nationaliste. D’autant que le dénommé Le Luyer agrave son cas dans l’hebdo de Trégor** : « Notre but est de faire du 19 mars un jour férié. C’est vraiment notre souhait, d’autant qu’on sait bien que le 8 mai férié ne durera plus très longtemps. Sur ce dossier et sur cette idée en particulier, Jean-Yves Cozan, vice-président du conseil régional, nous défend ». Cette déclaration a fait notamment bondir les anciens combattants. Vouloir renvoyer aux oubliettes de l’histoire l’anniversaire de la victoire sur les nazis fait remonter des relents de cette époque, quand le mouvement breton a prôné la collaboration celto-germanique contre ce qui était jugé comme une « occupation française » de longue date.

Quand des musiciens et le réseau anti-fasciste Vigilance 22 ont contraint Le Luyer à se dévoiler, les slogans « Les Français dehors » ont rejailli lors des débats de l’assemblée générale d’Al Levrig que préside Le Luyer. « Nous souhaitons voir l’évènement, encore jeune, perdurer avec force et clarté dans l’esprit convivial qui l’a vu naître. Nous nous y emploierons avec une rigueur toute particulière afin que ce genre de dérapage ne se renouvelle plus », écrit la directrice de l’agence nantaise, Claudie Poirier. Ce qu’on appelle des mises en gardes effectyves.

* Le Nouvel Ouest, 5 mars 1999.

** Le Trégor, 13 mai 1999.