Une envie pressante de presser Presse‑O

Publié par lalettrealulu le

L’innocent de Rezé

Jacques Floch, maire honoraire de Rezé et rapporteur du budget de la Justice à l’Assemblée, est intervenu* pour défendre la présomption d’innocence et les droits des victimes, réforme « indispensable de notre justice ». En ligne de mire, les médias, comme chacun sait toujours prompts à lyncher les innocents, audimat oblige. Ce qui était peut-être moins indispensable, ce sont ses commentaires aigres-doux sur l’évolution de la presse nantaise : « Nous disposons de deux grands journaux, l’un qui appartient provisoirement au groupe Hersant et suit une ligne éditoriale et une ligne de conduite dont on connaît l’orientation politique. On sait à qui on a affaire ! L’autre journal, c’est le grand Ouest-France qui d’ailleurs ne va pas tarder à racheter (…) Presse-Océan, ce qui risque de limiter l’espace du contradictoire et faire qu’une espèce de pensée unique règne sur l’ouest de la France. Mais au moins la rédaction de Ouest-France a‑t-elle mis en place un code de déontologie qui apparaît comme étant un réel et grand progrès pour la protection des citoyens. Les journalistes savent éviter d’ajouter dans le spectaculaire et le non vérifiable. C’est suffisamment rare pour avoir envie de le dire. » Une pressante envie qui n’a strictement rien à voir avec le traitement de ses propres affaires par la presse locale. Les journalistes de Presse‑O apprécieront ce coup de pied de l’âne, pardon, de Jacques Floch.

* 24 mars 1999.