Risque de boguogite aiguë à l'hosto de Nantes
Le "bogue" de l'an 2000 se porte bien, merci pour lui, notamment à l'hôpital de Nantes qu'il vaudra mieux éviter pour les fêtes de fin d'année.
Deux ans après la circulaire de la direction centrale des hôpitaux, une note interne* du CHU sonne l'alarme à cinq mois du cataclysme informatique annoncé : "En dépit des actions déjà entreprises, le CHU de Nantes n'est pas à l'abri le 31 décembre 99 au soir et durant la première semaine de janvier 2000 de la survenue d'un certain nombre d'incidents." Trois fois rien, juste une petite épidémie de dysfonctionnements qui pourrait paralyser l'alimentation électrique, en eau, en gaz et en énergie thermique, ainsi que les télécommunications de l'hosto. Bien que le CHU ait procédé depuis 1997 à l'inventaire de 2000 types de matériels à risque, qu'il ait interrogé 500 fournisseurs sur la conformité de leurs produits (lesquels ont dû être relancés quatre à cinq fois avant de daigner répondre) et dépensé 7 MF dans l'opération, le diagnostic risque de donner des boutons aux personnels de l'Hôtel-Dieu : il suffirait d'un simple "déficit" d'opérateurs tels qu'EDF, GDF, la Régie des eaux, Valorena ou France Telecom, pour le mettre en "sérieuses difficultés". Rien de grave, quelques troubles passagers qui pourraient altérer par exemple "l'approvisionnement en produits urgents" de l'hosto. L'aspro pour le mal de crâne informatique ?
Estimant qu'il vaut mieux prévenir que guérir, la direction générale du CHU a décidé de mobiliser le soir du réveillon 27 agents hospitaliers en renfort du dispositif habituel de surveillance. Le tout sous l'œil du directeur général lui-même, qui recommande de limiter les interventions de mi-décembre au 5 janvier, pour "restreindre l'étendue des risques" et "ne pas générer de surcoûts notables". Notre santé n'a décidément pas de prix.
*2 août 1999.