La question à la casse
Calamity John-Mark
Les travaux sur le quais des anciens chantiers navals nantais, auprès du Pont Anne-de-Bretagne, ont dévoilé une cale en granit de 1905, qui aurait peut être valu qu’on s’interroge sur sa valeur patrimoniale alors qu’on va conserver une autre cale qui n’est peut être pas aussi impeccable. À inscrire éventuellement au sein du « Parc de la mémoire » décidé en septembre par la Ville. Dans l’opposition municipale nantaise, l’UDF Christian Brisset a prévu d’interpeller le conseil muncipal sur le sujet lors des « questions d’actualité ». Mais Nantes n’est pas l’Assemblée nationale et les dites questions doivent être déposées deux jours à l’avance. Ça perd en spontanéité, mais ça permet des réponses plus creusées. Le très calé Jean-Marc Ayrault n’a pas eu besoin de développer des subtilités rhétoriques pour balayer la question d’un revers d’argument. La réponse est tombée, rapide et quelque peu brutale : jeudi matin, quelques heures avant le conseil municipal, une pelleteuse hydraulique a proprement commencé à démolir la cale en question. Faut dire que le danger était grand de voir le Festival d’été perturbé par ce contretemps d’archéologie industrielle inopinée. Le bon peuple n’aurait pas compris qu’on demande aux baladins d’aller jouer plus loin. Et le bon peuple, on va en avoir besoin pour assurer la chronique d’une réélection annoncée.