Notre confrère en difficulté
Capital risqué
Louboutin ne s’en est pas vanté lors du second anniversaire du Nouvel Ouest, célébré en grandes pompes au Parlement de Bretagne, mais son canard est au bord de l’asphyxie. Le dernière assemblée générale des actionnaires a en effet été contrainte de prononcer un avis de « non-dissolution » de la société éditrice. Une démarche obligatoire lorsqu’une entreprise a mangé plus de la moitié de son capital social, qui était, rappelons-le, de 341 millions d’anciens francs. Dans les faits, c’est bien souvent plus de la moitié dudit capital qui s’est évaporé lorsqu’on en arrive à ce genre d’extrémité, soit au bas mot deux cent briques. Non content de planter un certain nombre de journalistes gogos, qui ont toutes les peines du monde à se faire payer leurs piges, Loulou a donc d’ores et déjà dilapidé une grande partie de la mise de fonds de ses actionnaires, ce qui n’est pas le moins piquant de la part d’un chantre du capitalisme le plus débridé. Les mauvais esprits pourront noter au passage que parmi ces actionnaires figure l’IPO (institut de participation de l’Ouest), un machin soutenu par la région Pays-de-la-Loire, collectivité publique, qui sert théoriquement à doper les capitaux des grandes entreprises, et qui n’a, en théorie, rien à faire dans ce genre de galère. Mais l’entregent de notre sous-académicien régional est légendaire auprès des banquiers encravatés, qui n’aiment rien tant que de lire du bien d’eux-mêmes dans les journaux. Il reste à espérer que les déboires de Loulou ne provoquent pas la chute de l’ensemble de la place bancaire nantaise, et celle du conseil régional. Les gueux, qui ne comprennent rien aux subtilités du capital-risque, pourraient s’en offusquer.