Parle à mon quartier, ma tête est malade
Tranquille bordel !
Chez Lulu, on s’intéresse à tout et à tous, surtout à ceux qui n’intéressent généralement personne, ou pas grand monde. Ainsi en va-t-il des « quartiers », avec tout ce que cela suggère de mal perçu.
Qu’en est-il exactement ? Oui ou non, la municipalité et l’État s’occupent-ils réellement de mener une politique adéquate, tant au point de vue de ce qui s’y passe que de ce qui ne s’y passe pas ? Pour le savoir, j’ai rencontré quelques personnalités susceptibles d’éclairer ma lanterne, telles que Dominique Raimbourg, responsable de la politique de prévention de la délinquance à la mairie. Concernant le quartier Malakoff, par exemple, la Ville a décidé de reconstruire une piscine, celle de la Roche ayant brûlé. Il semble que des activités y soient organisées, sous couvert de l’Accoord. Cette structure se préoccupe de faire en sorte que les installations sportives des quartiers restent de libre accès pour les jeunes. Mais il va de soi que le sport ne saurait être une solution dans le temps, et le caractère provisoire de son exercice n’échappe pas à mon interlocuteur. Il a au moins le mérite d’exister.
La déscolarisation est prise en compte par l’Éducation nationale. L’APS a mis en place des classes relais chargées d’aider les gamins en difficulté. Les résultats seraient encourageants.
Les quartiers Nantes nord, les Dervallières, le Clos Torreau, la Bottière, Bellevue sont dotés des mêmes structures sportives et scolaires. Les travailleurs sociaux font état d’un bilan positif de ces structures, et l’on ne peut que s’en réjouir.
Ce n’est pas le cas en ce qui concerne les services de police, absents ou au contraire trop présents, souvent à mauvais escient. La police pratique ce qu’elle nomme « l’intervention différée », ce qui revient à dire pas d’intervention du tout ou en tout cas inadaptée et donc inefficace. Elle ne sert au fond qu’à accroître la vindicte des jeunes et débouche sur des actes de malveillance liés directement à cette façon de procéder.
C’est bien connu, les absents ont toujours tort. La police en a un encore plus grand, c’est celui d’avoir refusé de me recevoir, me faisant savoir qu’elle préférerait me rencontrer « dans des circonstances plus intéressantes (en ce qui me concerne) que pour des conneries pareilles ».
Difficile aussi d’avoir une discussion constructive avec les jeunes des quartiers. Ils partent du principe que personne ne fait rien pour eux, que ce qui est mis en place « c’est de la merde » et que, lorsque les autorités vont voir ce qu’elles vont voir, « leurs yeux vont tomber par terre…»
C’est un raccourci, sans doute. Cependant je pense que les responsables de la jeunesse dite difficile, à quelque niveau qu’ils soient, feraient bien de se préoccuper de garder leurs yeux grand ouverts, et de s’en servir.
Georges Courtois