Lulu accusé de tous les mots

Publié par lalettrealulu le

Annululation

Le procureur de Saint-Nazaire, qui poursuivait Lulu pour s’être gaussé d’un gentil expert judiciaire, avait déclenché une procédure totalement délirante. Elle s’est révélée complètement nulle.

Selon Ouest-France et Presse-Océan du 18 octobre dernier, la procédure intentée contre Lulu pour « diffamation envers un particulier » devant le tribunal correctionnel de Saint-Naz’, a été annulée. Lulu aurait donc gagné le deuxième des trois procès qui lui ont été intentés ces derniers mois. « Aurait » si l’on en croit les journaux, car la justice, si prompte à perquisitionner sans explications au domicile de simples témoins, si rapide à commanditer des « exploits d’huissier » pour convoquer des citoyens devant un juge d’instruction, si généreuse en lettres recommandées pour mettre des journalistes en examen, semble perdre de sa célérité quand il s’agit de signifier auxdits journalistes que leurs ennuis sont terminés. C’est une des leçons que retiendra Lulu au terme de cette procédure délirante qui ne visait pas autre chose, semble-t-il, qu’à impressionner le vilain petit canard.

Lulu a donc gagné sur la forme en raison de la nullité du réquisitoire introductif du procureur. Il faut dire que ce doux procureur n’y était pas allé avec le dos de la cuiller pour poursuivre le journal accusé, rappelons-le, d’avoir mis en cause l’impartialité d’un expert judiciaire, notre vieux pote Hervé Lorieux. Le proc de Saint-Naz’ avait carrément visé des articles du code de procédure pénale relatifs, tenez-vous bien, « au vol aggravé » ! S’agissait-il d’une entourloupe pour justifier les curieuses perquisitions effectuées chez les témoins à Lulu, ou d’une grossière erreur de frappe lors de la rédaction du réquisitoire, « un miracle du copier-coller » comme l’expliquera, embarrassé, le représentant du parquet pendant l’audience ? On n’en saura finalement rien, le tribunal glissant allègrement sur l’épisode.

Mais aussi maltraités qu’ils l’aient été, au fil d’une procédure dont la désinvolture est finalement sanctionnée par une annulation pure et simple, les collaborateurs de Lulu ne s’en sortent finalement pas trop mal, au regard des victimes des malfaçons qui n’arrivent toujours pas à faire reconnaître leur préjudice.

Toujours pas ou presque, puisqu’une bonne nouvelle est tombée quelques jours après le procès à Lulu. Le nouvel expert judiciaire nommé dans l’une des deux affaires donnait enfin raison aux particuliers floués, plus de trois ans après les premières expertises d’Hervé Lorieux. Trois lignes qui valent de l’or et qui signifient peut-être la fin de la galère pour les époux David de La Chapelle-Launay, dont l’achèvement de la maison est bloqué en raison de travaux ni faits ni à faire : « Il semble nécessaire de démolir en totalité les travaux de plâtrerie en raison des malfaçons et non conformités dont ils sont affectés. » Que ne l’a‑t-il écrit plus tôt…

* Lulu n°23 – 24 (été 99), « L’expert couvre les toitures qui fuient ».