Écharpes tricolores contre drapeau arc-en-ciel
Durex sed lex
Au printemps 1998, ils ont été 15 032 maires, souvent de petites communes, pour la plupart sans étiquette affichée, à signer en France la pétition anti-Pacs. L’homophobie planait sur toutes ces signatures, quand elle ne fournissait pas l’encre, le buvard et tout le saint-frusquin. Ainsi, le maire de Frossay parle « d’abomination » pour désigner cette loi. « Faut-il que notre société soit tombée bien bas pour imaginer et faire légaliser des actes contre nature tels que l’homosexualité », grogne l’édile. Le maire de Joué-sur-Erdre, lui, y voit une « loi perverse » responsable « de la délinquance, de la violence d’une jeunesse sans repère et sans foyer familial ». Transmis aux parents de gays qui seront sûrement ravis de l’apprendre. Rien qu’en Loire-Inférieure, une soixantaine de maires sur cent treize communes consultées ont signé cette pétition homophobe, parmi lesquelles Basse-Goulaine, Cordemais, Donges, Frossay, Gétigné, Guérande, La Haye-Fouassière, Joué-sur-Erdre, La Limouzinière, Machecoul, Montoir, Nozay, Paimbœuf, Pont-Saint-Martin, Pornic, Saint-Philbert-de-Grandlieu, Sainte-Luce, Sautron, Les Sorinières, Vallet, Vigneux… Transmis à leurs électeurs. Manière de rappeler à ces écharpés tricolores leurs options intolérantes et leurs menaces de ne pas appliquer une loi de la République.
La liste complète est sur prochoix.org, un site animé par l’association Prochoix, « antifasciste, pro-IVG et pro-gay ».