Gautier : ta CUN pour ma pantoufle
Il s’en cache à peine, Jean-Marc Ayrault ne peut pas encadrer Charles Gautier. Il faut dire qu’il le connaît bien : son suppléant député a été longtemps son adjoint à Saint-Herblain, avant qu’il ne lui succède à la mairie de cette riante bourgade. Alors pourquoi l’a‑t-il bombardé tête de liste du PS aux dernières sénatoriales, au grand dam de François Autain ?
Tout simplement parce qu’Ayrault sait tenir ses promesses. Le deal remonte à fin 2000, avant la création de la Communauté urbaine de Nantes. Plusieurs petits maires, affolés à l’idée que la CUN leur pique leur petit pouvoir, se rebiffent et le font savoir. Planqué parmi eux, Charles Gautier, poids lourd de l’agglo. L’enjeu est considérable pour Ayrault, le ralliement de Gautier est indispensable. N’écoutant que son bon cœur, Jean-Marc offre à Charly de devenir sénateur ; n’écoutant plus rien d’autre, Gautier tourne sa veste… La CUN est sauvée !
Les mauvaises langues ajoutent une autre explication à cette promotion expresse. Gautier élu sénateur, il libère la place de suppléant d’Ayrault à l’Assemblée. Double avantage pour Jean-Marc : il n’aura pas à se traîner Charly pendant la campagne des prochaines législatives et pourra mettre qui il veut à cette place convoitée, surtout s’il devient ministre. Sait-on jamais, tout peut arriver…
La politique finalement, ce n’est pas que prendre, c’est aussi savoir donner.