À mort Courtois !
La France s’avachit. Le pays est trop mou.La preuve : Georges Courtois n’a été condamné qu’à dix ans de prison ferme !
Dix ans pour dix mètres dans une supérette, c’est vraiment rien. Cette peine déshonore les efforts méritoires que fait le gouvernement de la France pour remettre le pays sur la bonne voie d’une digne fermeté, sans faille ni pardon, afin d’éliminer ses sujets marqués au fer rouge de l’infamie. Mais cette élimination timorée, provisoire, ne parvient qu’à surcharger les prisons. Cela manque d’ambition.
Georges Courtois* a quand même été suspecté d’avoir commis des choses horribles. Un de ses copains sous l’emprise de l’alcool lance un jour l’idée de braquer un supermarché. Ils sont deux, dont Georges Courtois, à tenter de l’en dissuader, et à rester dehors. Finalement les deux mêmes entrent pour tirer leur pote d’affaire quand, sans avoir sorti ou brandi une arme, il s’est fait ceinturer et jeter à terre par le gérant de la supérette, où tous sont connus. C’est tout.
L’avocat général a justement rappelé qu’il fallait juger ces hommes pour leurs passés. Il est bon de revendiquer cet acharnement judiciaire. Les peines prononcées sont donc proportionnelles aux casiers judiciaires, pas du tout aux faits, trop minables pour mériter qu’on s’y attarde. Déjà, le trio aurait dû passer en simple correctionnelle. La justice a bien agi, en traduisant ces ennemis publics en cour d’assises. Mais les peines ne sont pas à la hauteur. La France a de la peine.
Lire notre dossier Dans les prisons de Nantes
* Président de l’association éditrice de La Lettre à Lulu, il était l’envoyé spécial à Lulu pour ce procès. Une association 1901, « La cantine à Jojo », est en cours de constitution pour recueillir de quoi de lui octroyer un petit budget quotidien en prison, et pour payer les frais de justice et de défense de l’appel du jugement de la cour d’assises du 21 novembre 2003.