Funérailles pas fun
Ankou rageant
Vraies menottes, fausses notes. Nationaliste breton, porte-parole d’Emgann, mis en examen dans plusieurs dossiers dont l’attentat du McDo de Quévert en avril 2000, le Nantais Gaël Roblin est en prison préventive depuis mai 2000. Finalement, il doit passer bientôt aux assises, quatre ans après. La justice s’est hâtée avec une lenteur acharnée. Son père vient de mourir. Il a bien été autorisé à se rendre aux obsèques le 25 novembre au crématorium de Saint-Brieuc. Mais sous très haute surveillance. Le traitement qui lui a été réservé n’a pas brillé par sa délicatesse. Arrivée sirènes hurlantes en fourgon cellulaire depuis la prison de la Santé, avec un déploiement d’hommes en armes comme si on trimballait un fauve féroce. À un enterrement ! On lui refuse tout contact avec sa famille. Du temps des Romains, c’est vrai, les lions des arènes ne faisaient pas non plus la bise à leurs proches. Dans la petite salle du crématorium de St-Brieuc, il doit se recueillir seul, menotté, encadré par quatre militaires aux aguets. Il refuse ce qu’il considère comme une « mascarade indécente » et se voit rapatrié à Paris. « Ce déploiement de force n’était justifié que pour faire croire à ma prétendue dangerosité », écrit-il, tout en se demandant si sa présence aux obsèques de son père crée plus de troubles à l’ordre public que la remise en liberté de Maurice Papon. Lançons vite une campagne pour obtenir que tous les détenus de France sortent pour se recueillir sur la tombe de Papon quand il clabotera.