Galerie de têtes cramées

Publié par lalettrealulu le

Nervice compris

Le procès d’assises a vu défiler une belle brochette d’ultras, tous plus ou moins fachos, mais pas trop, à les croire.

Philippe Rivet y a été condamné* pour l’attentat de La Baule qui a tué par erreur un agent technique en visant en fait le président du syndicat intercommunal, l’UMP Christophe Priou. Les témoins ? Des nazillons, des tristes sires et sbires du FN, des nervis de groupuscules d’énervés qui trouvent Le Pen résolument trop mou, des gens du CNI, du RPF de Pasqua. Certains itinéraires montrent une étonnante porosité entre ces officines inavouables et les mouvances pignonnant sur rue. Tous se débinent les uns les autres et balancent. Y compris le meurtre au fusil à pompe d’un des leurs, qui sera jugé plus tard à Versailles. À Nantes, certains se sont déballonnés, comme Gautier Béranger, ancien du Cercle des jeunes du CNI, aujourd’hui dir cab du préfet des Vosges : il a envoyé aux juges un mot d’absence. Laurent Latruwe, journaliste à l’hebdo nationaliste Breizh Info, par ailleurs militant de l’Œuvre française du très ultra Pierre Sidos était là, lui. Un avocat fera relire au journaliste sa propre prose, sexiste, antisémite : une fiche de renseignement rédigée sur des membres de son groupuscule d’extrême-droite.

Il y a aussi Alexandre Caget, ce fidèle compagnon de l’accusé, autoproclamé conseiller juridique, placé comme attaché parlementaire Michel Hunault, sur les conseils d’Annick du Roscoat du CNI. C’est elle qui, sur un “fort pressentiment”, a balancé Rivet aux enquêteurs de la PJ, qui n’avaient pas pensé à renifler cette piste. De tous ces soldats perdus de l’extrême droite, l’accusé est un des plus marqués. Ses valeurs : “Dieu, famille, patrie”. Des affiches SS dans sa chambrette, des recettes d’explosifs recopiées sur un carnet, une pratique des pétards artisanaux lancés dans les rangs des gauchistes quand il fait le coup de poing au GUD, à la fac d’Assas. “Un syndicat étudiant” qui fait des “actions spectaculaires”, lâche-t-il avant de concéder que c’était surtout “quelque chose de dur et de sportif”. C’est sûr que les “gants plombés” pour la castagne, et le maniement du nunchaku qu’on a retrouvés chez lui, ça fatigue son gringalet.

* Il a fait appel et sera rejugé par un autre jury d’assises.