La vraie fausse pipe à Hulot

Publié par lalettrealulu le

Tatiflette

Coup fumant au pays des droits d’auteur, entre un auteur de manque de pipe et un auteur de livre à trop de pipe. Faut pas jouer avec la pipe à Hulot. Emmanuel Debarre, le sculpteur du Hulot en bronze à Saint-Marc-sur-mer, ne doit pas prendre des vacances. Il passe autant de temps à défendre son œuvre vandalisée en harcelant le commanditaire, la mairie de Saint-Nazaire*, qu’à courir après ses droits d’auteur. Journaliste à Presse-Océan, Stéphane Pajot a écrit un petit livre sur les souvenirs de tournage du film en 1951. Tiré à 4 300 exemplaires par un petit éditeur des Sables d’Olonne, D’Orbestier. En couverture, un cliché de la statue de Debarre, avec une pipe rajoutée à l’ordinateur. Tati n’a pas moufté, mais le sculpteur a fait écrire à l’éditeur par la “Société des auteurs dans les arts graphiques et plastiques” pour pester contre cette reproduction faite sans son consentement. Facteur aggravant, dit le courrier “une pipe qui n’a jamais fait partie de la sculpture, a été rajoutée”. Cette vraie fausse pipe est en fait l’exacte bouffarde arborée par Tati dans le film. Pour quatre photos de la statue, dont une couleur, la plaisanterie aura coûté 292 euros à l’auteur du bouquin et à l’éditeur, unique salarié à mi-temps. Il serait pas un brin Tatillon, l’sculpteur ?

* Voir “Les vapeurs de Monsieur Hulot”, Lulu n°44, avril 2004