La préfecture invente le comptoir à menottes
Promesses
Les comptoirs de la préfecture de Nantes sont piégés. Devant cinq associations antiracistes, le chef du bureau des étrangers avait pourtant pris l’engagement – oralement, pas fou, le bougre – que jamais au grand jamais une arrestation ne serait effectuée aux comptoirs de sa préfecture. Pourtant, le 21 février, un Zaïrois venu avec une militante du Gasprom porter son dossier de demande d’asile politique s’est fait interpeller au comptoir par des flics de la Diccilec (la police des frontières). Sur ses documents d’identité, deux lieux de naissance différents sont portés. L’administration préfectorale profite de l’irrégularité pour dénoncer discrètement l’Africain. On l’a fait gentiment patienter, le temps que les flics, prévenus par téléphone, arrivent pour le coffrer. Les agents de la préfecture ont donc joué un rôle de mouchard. Si le Zaïrois a fait trois mois de préventive et attend d’être jugé pour faux et usage de faux, le chef du bureau des étrangers va bien, merci.