Douane tendre et tête de bois
Forêt couchée, le parc à bois de Cheviré recèle bien des hors-la-loi. Comme ces troncs de moabi, un bois tropical surveillé, dont les écolos de l’association Robin des Bois ont découvert une dizaine de grumes trop petits pour avoir le droit d’être coupés. « Le diamètre minimum de coupe est un des éléments essentiels de la gestion forestière. Il permet de laisser aux arbres le temps d’atteindre leur maturité et de se reproduire. » Comme les poissons du large. « Un vrai saccage : le moabi est rare, localisé au centre du Cameroun d’où il a disparu dans plusieurs régions. Ses fruits, l’huile extraite de leurs noyaux, son écorce sont indispensables pour l’alimentation et la pharmacopée des populations », explique La Flèche, le bulletin de cette « association de protection de l’homme et de l’environnement ». Pas grand risque que ces bois illégaux soient repérés à leur arrivée à Nantes. Le poste des douanes compétent pour Cheviré est basé à l’aéroport, ne se hasarde pas à plus d’un contrôle par an dans les entrepôts et ne monte qu’une fois ou deux sur un cargo, uniquement pour évaluer les volumes débarqués. Impossible aux gabelous de reconnaître les essences de bois relevant des réglementations internationales, aucun n’est formé à ce repérage spécialisé. Cheviré, terre d’accueil pour les hors-la-bois.