La cinéscénie se nie tout subside
Fuite du Pou
Les valeurs de Villiers valent bien un bon mouvement. D’encensoir. Le très bolchévique Valeurs Actuelles consacre début juillet* une page au Puy-du-Fou, « l’association privée… de subventions ». On y lit l’éternelle légende sur le machin en son et lumière du Vicomte : « Depuis sa création en 1978, jamais l’association vendéenne n’a touché la moindre subvention ». L’article cite aussi le directeur général du Parc, le frérot Emmanuel de Villiers : « Nous pourrions prétendre à des subventions, lâche le frangin, mais nous préférons garder notre indépendance. » Ce joli tableau héroïque mélange allègrement l’association qui gère le spectacle et la société anonyme qui exploite le parc d’attraction, mais bon, un peu de confusion ne fait pas de mal. Au même moment, Golias**, la revue des chrétiens critiques, qui ne doit pas avoir la même actualisation des valeurs, consacre six pages à « La saga du vicomte », et publie un rappel sur ce qu’a coûté le Puy-du-Fou aux contribuables. Ce qui, en additionnant l’achat du château par le conseil général en 1977 (800 000 F), sa restauration (3 MF du même Département pendant douze ans), la petite aide du conseil régional (400 000 F) et la contribution de l’État de 1 MF pendant sept ans, représente un peu moins de 45 MF de subsides publics. Sans compter le spectacle lui-même, qui selon Golias, « semble avoir été subventionné par le conseil général et par le ministère de la Culture à hauteur de 500 000 à 1 MF par an ». Mais Valeurs Actuelles, dont le rédac chef Éric Branca a co-écrit en 1993 un livre hagiographique sur De Villiers ou la politique autrement, démontre qu’on peut aussi faire les comptes autrement.
* Valeurs Actuelles, n° 3267, 10 juillet 1999.
** Golias n°67, juillet-août 1999.