Le prestige des obstacles
Bombes
La Baule, c’est un lieu commun, se veut huppée. Le luxe s’étale au stade hippique François-André : ce haut lieu du canasson sauteur haut de gamme n’est occupé que quelques jours par an, pour le Jumping en juin, plus deux ou trois concours de dressage régionaux, et le défilé d’élégance automobile à la mi-août*. Fin mai, la chambre des comptes a noté que, de 1992 à 1997, la Ville, pas trop à cheval sur ses picaillons, y a englouti 6,6 MF tout en prêtant gracieusement ces installations à la société des concours hippiques de La Baule. Une société qui reçoit de plus 1,5 MF de subventions par an (en augmentation constante depuis dix ans), histoire d’organiser le Jumping, concours international de sauts d’obstacles. Voyage payé, hébergés, bichonnés et couverts de 930 000 F de prix, les cavaliers invités s’en mettent 1,3 MF derrière la cravache. Et que ça saute ! La Ville, et donc le Baulois de base, entretient le déficit chronique de la société des courses qui s’est créée une officine étanche pour isoler les recettes de sponsoring, ce qui lui vaut quelques ennuis avec le fisc. Mais quand on est une station de ce niveau, on ne s’arrête pas à de si menus obstacles. On applique juste le principe d’équidé.
* Une exhibition de limousines et petites pépées, genre bien carrossées, dans la grande tradition ma poule-ma caisse.