Pointe-à-Pitreries bancaires
Beuh ne peut.
Natif de Saint-Nazaire – il faut bien venir au monde quelque part –, Laurent Le Deu est parti voir le monde ailleurs. En Guadeloupe pour son service militaire, puis dans l’hôtellerie en Angleterre. C’est là qu’il subit sans le savoir une manipe bancaire à son ancienne banque de Pointe-à-Pitre : un incroyable compte-joint est ouvert sous un nom d’emprunt au comptoir BNP. Comme s’il avait eu un concubin profitant d’une communauté du comptes. 43 453 F sont pompés en quatre chèques, jusqu’à ce Laurent Le Deu soit interdit bancaire sans jamais avoir été averti de rien. Il n’a jamais signé le moindre document pour ouvrir ce compte, n’a pas été avisé du découvert, ni de la sanction bancaire. L’embrouille a été menée de l’intérieur de la banque.
Craignant d’autres usurpations d’identités, il porte plainte en août 1998. Plainte classée sans suite par le parquet de la Guadeloupe. Seule suite : une lettre très gênée du PDG de la BNP, Michel Pébereau, très « navré » présentant ses « excuses personnelles » disant : « Je regrette que mes collaborateurs aient manqué à ces valeurs », en l’occurrence qualité des prestations et satisfaction des relations avec le client. La lettre finit par « l’espoir que vous puissiez oublier ces très fâcheuses maladresses ». BNP, comptoir de l’oubli.