Mauvais plan pour l’expert en bâtiment
Fuite et fin
L’expert judiciaire dont Lulu s’est lâchement moqué n’a pu obtenir réparation devant les tribunaux. Pire, voilà que le tribunal de Saint-Nazaire confirme que son expertise ne vaut pas un clou.
« Avant tout j’aimerais qu’on nous donne des nouvelles du toit de monsieur X. Nous savons bien qu’après examen ce toit avait été déclaré bon pour le service, et que ce monsieur X est sans doute la victime de la première pluie virtuelle en Loire-Inférieure, il n’empêche que les dégâts apparents et l’inconfort qui en résultent sont de toutes façons pour le moins désagréables. Et donc si nous avons l’assurance que le toit de monsieur X ne fuit plus, nous aurons l’esprit plus tranquille pour juger en toute sérénité les rédacteurs de La Lettre à Lulu. » Jean Rouaud, le célèbre écrivain de Loire-Inférieure, qui s’inquiétait l’an dernier des ennuis judiciaires du journal, peut être rassuré. Le tribunal de grande instance de Saint-Nazaire a finalement ordonné la réfection de la toiture des époux Thomas à Saint-Joachim. Cela, contre l’avis d’un certain Hervé L., maître d’œuvre à Guérande et expert en bâtiment auprès des tribunaux, qui avait jugé cette toiture poreuse conforme aux règles de l’art. L’expert avait, dans la foulée, poursuivi Lulu, coupable d’avoir publié un papier intitulé « L’expert couvre les toitures qui fuient.» Au terme d’un feuilleton qui dure maintenant depuis quatre ans, Gilles Thomas et sa petite famille ont donc virtuellement obtenu gain de cause devant la justice. Virtuellement pour l’heure, puisque l’artisan condamné, sans doute vexé, n’a toujours pas commencé les travaux. Nul doute que la justice nazairienne, soucieuse de montrer qu’elle sait se faire respecter, va faire diligence pour faire appliquer sa décision.
Autre petit plaisir pour Lulu, qui rappelons-le avait obtenu l’an dernier l’annulation de la procédure intentée par Hervé L. : ce dernier vient également d’être désavoué dans le second dossier évoqué par le journal. Le nouvel expert chargé d’examiner les travaux effectués chez Bruno David – des cloisons posées en dépit du bon sens, bourrées de briques verticales – a évalué à 155 000 francs le préjudice subi par cet agriculteur, après avoir démonté une à une les conclusions d’Hervé L. Les époux David, dont la maison avait été perquisitionnée par la gendarmerie après l’article de Lulu, n’y croyaient plus. Reste maintenant à faire valider cette nouvelle expertise par le tribunal. Puis à faire appliquer l’éventuelle décision. Si tout a bien été échafaudé.