Un nouveau chef de rayon au PS
Poil à gras
Avec une gauche plurielle qui ressemble de plus en plus à une majorité plus rien, les Verts qui menacent les prochains candidats PS aux législatives si Ayrault ne leur fait pas les yeux doux et des militants socialos qui aimeraient bien qu’on leur demande leur avis de temps en temps, le successeur de Yannick Vaugrenard à la tête du PS de Loire-Inférieure a du pain sur la planche. Le discret Alain Gralepois, élu premier secrétaire fédéral à 65% contre son concurrent nazairien Philippe Grosvalet, n’en a pas l’air, mais a du métier. À deux doigts de la cinquantaine, cet apparatchik a un passé désormais obligatoire si l’on veut faire carrière au PS : lui aussi a été trotskiste dans sa prime jeunesse. Militant à la Ligue communiste révolutionnaire au sortir de 68, il quitte Krivine en 82 pour rallier le camp du pouvoir via les chevénementistes du CERES. Aujourd’hui jospinien bon teint, l’époux de Michèle Meunier, l’élue montante du PS nantais, affirme sans rire qu’en tant que premier secrétaire fédéral il « n’a pas de lien particulier avec Jean-Marc Ayrault* ” : quoique débutant, le nouveau socialo-en-chef maîtrise parfaitement la langue de bois. C’est déjà ça.
* Ouest-France, 2 octobre 2001.