Sport de glisse au club Kervégan
J’ai lu sot
Le club Kervégan, présidé par le toujours frétillant Jean-Joseph Régent, a eu l’excellente idée de publier en juin dernier un cahier consacré à la présence des étrangers à Nantes. Cette somme de contributions universitaires démontre qu’avec seulement 3,9% d’étrangers* à Nantes, contre 6,2% à Bordeaux, 7,2% à Toulouse ou 8% à Lyon, cette présence est trop limitée et constitue un manque dommageable. À l’heure où les sans-papiers se font virer de la Bourse du travail par une mairie socialiste, cette étude issue d’un club peu réputé pour ses accointances gauchistes tombe à pic.
Las ! La présentation de l’étude à La Cigale, le 27 septembre, a donné lieu à une sortie plutôt glissante d’Yves Gellusseau, ex-pédégé d’AIA-Cera et président de la CPAM. Ce distingué membre du club Kervégan n’a pu s’empêcher d’insister lourdement sur le fait qu’il ne faut pas confondre étrangers et étrangers, les pauvres types qui débarquent du Maghreb “comme à Marseille” et les managers américains qui eux “enrichissent le tissu local”. En substance, les bons et les moins bons étrangers, ceux qui rapportent et ceux qu’on supporte… L’argument fumeux a fait tousser les universitaires nantais présents, co-auteurs de l’étude dans laquelle ils ont interviewé Redda Teffahi, directeur du centre interculturel de documentation ou Pierre Jourdain, militant actif du Gasprom… Si la France ne peut pas accueillir toute la misère du monde, le club Kervégan, lui, peut en accueillir une certaine part. L’intellectuelle par exemple.
* Chiffres Insee.