Un sot-papier sur les sans-papiers
Boîte d’illégos
Les sans-papiers sont toujours là, titre un article* qui a valu à la rédaction nantaise d’Ouest-France une réponse de la Ligue des droits de l’Homme, genre commentaire de texte. Faut dire que ce papier n’a pas fait dans la dentelle, ni même dans la couverture laine et polyester. Les sans-papiers nantais sont d’emblée traités « d’immigrants illégaux ». Et allons‑y gaiement. Petit rappel : ces demandeurs d’asile sont en réalité en attente d’une réponse des autorités françaises, quant à la prise en compte du droit d’asile. C’est un droit garanti par la Constitution. Entre temps, l’État et les autorités locales ont même le devoir de fournir l’hébergement et la subsistance. Ce qui peut amener à se demander qui est vraiment dans l’illégalité : la France, ou ces demandeurs d’asile contraints de survivre dans des gourbis de fortune devant la préfecture. La demande de rectificatif est restée lettre morte. Les lettres mortes n’ont pas droit à la parole.
* Ouest-France, 24 août 2002.