L’œil rincé à l’eau bénite
Saint-Jean-baptise-moi partout
Les seize caméras du lycée Saint-Jean-Baptiste-de-La-Salle font l’unanimité du proviseur. « Ces installations ne sont pas liées à une recrudescence des vols ou des rackets », dit-il*. Son seul but, relancer l’économie de la vidéo-surveillance. En veille permanente, ces caméras numériques n’enregistrent que les mouvements dans leurs champs de vision. Le comité d’entreprise n’a pas été consulté, pas plus que la commission vidéosurveillance départementale, présidée par un magistrat.
Il y a plus gênant : ouvert sur la rue, le parking de l’établissement est fréquenté le week-end par des riverains et des gens de passage. La caméra installée sous un auvent de stationnement a « déjà filmé de nuit des couples extérieurs au lycée, venus là faire l’amour dans des voitures », note l’AFP. « Avec les vitres, on ne distingue pas grand-chose », s’excuse le proviseur. Les dix membres de l’équipe de direction sont déjà abonnés aux séquences chaudes des soubresauts automobiles, consultables depuis chez eux via internet. Avec la bénédiction de Dieu, qui voit tout, qui sait tout. En chaque dieu, il y a un cochon qui sommeille.
* Presse-Océan, le 8 octobre 2002.
** Ouest-France, le 30 octobre 2002