Qu’est-ce ski devient ?
Du haut niveau au bas de l’échelle
Multi champion du monde, d’Europe et de l’Erdre, le « Petit prince » a raccroché les skis en 2001. Patrice Martin, tout comme le skieur neigique Loïc Alphand, le navigateur Loïc Peyron et l’inévitable David Douillet, appartient au club des supporters de Jacques Chirac lors de sa campagne présidentielle. Sous contrat de sportif de haut niveau mis en disponibilité de la Banque de France, il a été recyclé – ô surprise – à la Région des Pays de la Loire menée par François Fillon, comme « chargé de mission pour l’insertion des sportifs de haut niveau » de la région. Cette mission de trois ans lui procure une rémunération qu’il annonce autour de 3800 euros par mois, pour trois jours par semaine seulement. Pour les musclés de haut niveau en fin de carrière, il fait réaliser des bilans de compétence par un cabinet d’outplacement. Forcément, ça lui donne des idées. Jeune retraité des plans d’eau, Patrice Martin se cherche une nouvelle vie. Il a beau siéger aussi comme administrateur de la Fondation RATP, ça ne lui fait pas une nouvelle carrière. Il se verrait bien président de la Fédération française de ski nautique. L’actuel président se dit surpris par cette volonté subite de s’intéresser à la fédé, « alors que trois mois après son arrêt de carrière, il a intenté un procès pour droit à l’image »* à cette même fédé. Qu’il a gagné en première instance, mais la fédé a fait appel. Se rêvant élu dans un fauteuil, l’ex-champion diversifie ses figures libres en se lançant comme candidat de droite sans étiquette aux cantonales. À 39 balais, sans bannière lisible mais épaulé par l’UMP Dédé Trillard, il veut croire à sa différence, même s’il dit : « Je démarre au bas de l’échelle »** Une vraie grenouille dans un bocal. Il fera beau demain, les skieurs nautiques sont perchés.
* Ouest France, le 11 octobre 2003.
** L’Éclair, le 5 décembre 2003