La boursologie est un sport de combat
Bourse du travail
Au début, quand il jacte à la caméra de Pierre Carles, on se dit qu’on l’a déjà vu. Mais où ? Et qu’est ce que fait ce type qu’on connaît vaguement à l’université d’été du Médef ? Voilà comment Philippe de Portzamparc est devenu une vedette de cinoche. Mais sans le savoir, façon Monsieur Jourdain. Une super pub gratos pour le sémillant patron de la société nantaise de bourse qui porte son nom et arbore ses initiales en un sigle qui entrelace modestement ses deux P en singeant le logo Rolls Royce. Le boss nantais n’aura eu qu’une apparition bénévole sur grand écran, ne pouvant délaisser ses clients en leur distillant les warning profits du moment.
Il est quand même au casting involontaire du film Attention danger travail !*, une œuvre anti turbin où le patron nantais se montre l’un des plus véhéments pour préconiser des mesures de rétorsion contre les déserteurs du marché du boulot, les chômeurs tire-au-flanc qui s’assument sans larmoyer, et autres résistants au credo rédempteur du travail qui sauve, qu’interroge malicieusement ce film.
« Est-ce que vous pensez qu’il faut prendre des mesures coercitives contre les gens qui refusent de travailler ?», demande benoîtement Pierre Carles. « Oui, répond sans barguigner Philippe de Porzamparc. J’en connais aujourd’hui qui font des calculs assez savants en disant “j’ai une assistance, un soutien, j’ai été licencié aujourd’hui, donc je suis capable de tenir alors qu’on leur propose du travail”. J’ai proposé du travail à des gens à l’époque où je cherchais follement des salariés. J’en ai trouvé qui ne voulaient pas rejoindre mon entreprise. C’est aberrant, c’est anormal !»
Pour la suite de l’enquête documentaire, Volem rien foutre al pais*, on attend le golden boy nantais PP pour une diatribe demandant de revenir vite fait aux travaux forcés sans sommation avec obligation de soins. Vous voyez un peu l’travail…
* Toutes infos sur ces émoustillants machins de cinéma perturbant et rigolard sur rienfoutre.org.