Latulululu ?
Les haches elle aime pas
L’Éclair, le 17 janvier 2004
La mixité sociale, les HLM, c’est pas la tasse de thé du maire de Haute-Goulaine, qui préfère payer l’amende plutôt que d’avoir le pourcentage requis d’habitat social vis à vis de la population. À raison de 150 euros d’amende pour 280 logements manquants, la commune doit craquer 42 000 euros par an pour cette volonté de ne pas dévaloriser son image avec d’insupportables logements sociaux. Accepter des miséreux, voyez-vous, c’est très mauvais pour la côte de l’immobilier. 42 000 euros, c’est donc le prix à régler pour rester entre soi, braves gens aux revenus corrects, évitant ainsi l’exode des pauvres et nécessiteux qui ne peuvent crécher au prix fort du marché immobilier. Lors du discours des vœux, le maire a concédé qu’il faudrait faire un effort, mais uniquement pour les vieux de la commune ou les jeunes du cru “favorisant ainsi la durabilité des relations parents-enfants”. Pas question de s’ouvrir à des salauds de pauvres ou de très douteux étrangers du patelin d’à côté, ah ça non.
Le jour du sénior
L’Éclair, le 27 janvier 2004
Nantes Retraite Sportive, une asso du Breil Malville, a « une demande expresse dont il faudra tenir compte au regard de la séniorisation de la société ». C’est vrai que vioquisation, c’est moins classe.
Trop bas le rebeuquiou
L’Éclair, le 20 janvier 2004
L’association de quartier « Le Poil à gratter » qui défend les abords de la Sèvre, expose son cahier de doléances : circulation, stationnement, urbanisme. Et critique les installations de bancs et de poubelles dans la prairie près de la rivière et finit par le pire : « Le barbecue est trop bas. » Quelle bassesse ! Et les nains de jardin, où ils vont aller se les faire cuire, leurs chipolatas ?
Double baronnie
Ouest France, le 22 janvier 2004
« Guichard et Gilbert, deux barons qui meurent en même temps », a déclaré Daniel Palvadeau ancien secrétaire départemental de la CFDT le jour où Olivier (Guichard) et (Gilbert) Declercq ont trépassé larme à gauche. Venant de la CFDT, pour honorer l’un des siens, et plutôt un grand bonhomme, c’est aussi chaleureux que si une union patronale saluait le départ d’un emmerdeur de syndicaliste. Les temps changent.
L’avenir rétrograde
Le Moniteur, octobre 2003
La formule est formidablement formulée : « Quand on fait de la prospective, on est forcé de regarder en arrière ». Quand il ne va pas de l’avant en marche arrière, l’auteur, Jean-Marc Ayrault, est formulologue à la mairie de Nantes. On attend le pendant : quand on fait de l’histoire, on est forcé de se projeter dans l’avenir. Sans oublier la présence d’esprit de jeter un œil sur le présent en regardant le bout de son nez.
Casimir quasi miracle
L’Éclair, le 13 janvier 2004
Un grave dilemme est enfin tranché. Casimir n’a pas de vie sexuelle. En plus, il n’existe pas. C’est son papa qui le dit. Créateur de la série télévisée mettant au petit écran dans les seventies le gros pèpère orange de « L’Ile aux enfants », aujourd’hui vénéré, le marionnettiste Yves Brunier a fait cet aveu miraculeux dans une galerie marchande rezéenne en signant la biographie le plus gloubiboulga du genre : « Physiquement il est hors norme, asexué. Personnage de fiction tombé dans le réel, il n’a d’autre choix que d’être décalé. » Décalé, c’est pas un gros mot, au moins ?