Pluie d’infinitifs
Le courrier de Mademoiselle Rose
C’est rageant, on est là, à attendre cette foutue fin de siècle… Ou tout du moins le prochain été. L’automne est toujours une saison – comment dire ? – flottante… Une « bite génération » qui vous ratatine le quiqui, des « Allumées » balayées, et hop ! voilà déjà décembre avec ses guirlandes clignotantes. Il faut se motiver. Se taper l’expo des Romantiques au musée des Beaux-Arts pour figer le symbole, se coincer une fesse au Studio Théâtre avec Gros Calin pour mieux palper son python solitaire, écouter du gospel au Palais des congrès pour ranimer l’alléluia, courir les Transmusicales dernier cri dans le froid rennais, rire à Caubère devant une salle vide et se dire que les autres ne savent pas ce qu’ils ratent, sortir dans les manifs qui vous fouettent le sang et vous font sentir les gens bien vivants. Et puis certains soirs, aller poser le coude sur un comptoir, dans la fumée de cigarettes avec votre meilleur ami. Ceci en attendant les jours meilleurs. Vous verrez, un jour on fera des voyages dans l’Intersidéral… Ah ! sillonner le cosmos dans le silence des cieux, au milieu des étoiles, et se dire : oh la la, qu’est-ce qu’elle est petite, la Terre, vue d’ici. Et là, vous n’aurez rien d’autre à faire qu’à vous remémorer vos bons vieux souvenirs de terriens.