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Publié par lalettrealulu le

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Théâtre de Poche : les élus jouent à guichet fermé

Ouest-France, 25 – 26 octobre 97

Frappé d’un arrêté d’expulsion pour dix mois de retard de loyer, le Théâtre de Poche se voit contraint de fêter son dixième anniversaire en proposant des places à prix réduits jusqu’au 30 décembre prochain. Sa présidente Annie Zottino appelle au secours les Nantais et d’abord les premiers d’entre eux : « Nous avons obtenu le soutien de la mairie, du conseil général et de Jean-Luc Tardieu (…) Nous n’aurons pas de subvention supplémentaire mais nous sommes assurés de leur soutien. » Bref, l’union sacrée pour pas un rond. 

De Villiers à l’extrême-droite du Père, du Fils et du Prof

La Lettre de Ph. de Villiers, 1er septembre 97 

Dans sa lettre confidentielle, le vicomte se fend d’un vibrant hommage au professeur Lejeune et en profite pour égratigner l’Église française : « Elle a cherché à se redéfinir dans une « ouverture au monde ». Elle a voulu se cantonner dans le « social » (…) Cette attitude explique sans doute que si peu de voix se sont élevées pour défendre la mémoire du professeur Lejeune (…) lorsque le Pape a manifesté son intention de se recueillir sur la tombe de ce grand savant, de ce catholique fervent.» Rappelons que feu le professeur Lejeune, membre de l’Opus Dei, saint patron des commandos anti-avortement, était l’un des fondateurs de « Laissez-les vivre » et de « SOS tout petits ». Et pas de SOS neu-neu ? 

Si ça continue faudra que ça cesse

Le Courrier de Paimbœuf, 14 novembre 97 

Picoré dans les petites annonces : « Madame Ardois Germaine prie les personnes qui font des histoires de bien vouloir arrêter et de rapporter le matériel emprunté sous peine de poursuites judiciaires. » Te fâche pas comme ça Germaine, c’était pour déconner. 

TF1 mangerait bien du canari

Le Foot, novembre 97

« Depuis un an nous avons des contacts avec TF1 », confie Jean-René Toumelin, le président intérimaire du FCNA, chargé de trouver des investisseurs pour assurer l’avenir du club. « L’image du FC Nantes correspond tout à fait à ce que TF1 recherche.» Le problème c’est que la réciproque n’est pas forcément vraie Jean-René. Va falloir y penser avant de signer. 

La portion congrès à cent briques 

Ouest-France, 11 septembre 97 

La Cité des congrès de Nantes a cinq ans, et est « toujours à la recherche de l’équilibre », dit Ouest-France qui note que cet équipement « coûte encore chaque année à la ville la bagatelle nette de 23 millions. Sans compter le remboursement des bâtiments qui ont coûté 800 millions.» Passons sur le fait que l’équipement a, selon la chambre des comptes, coûté en fait 888 MF, à quoi s’ajoutent 22 MF pour réaménager les abords. Ce ne sont que rebagatelles. L’autre hiatus, c’est qu’ainsi présenté (26 MF de chiffre d’affaires, 23 MF de subvention) le solde semble positif. Alors que le remboursement des annuités d’emprunts, expédié d’un laconique « sans compter », s’élève à 75 MF par an jusqu’en 2008. Soit une douloureuse de 100 MF par an pour les contribuables ! C’est connu, pour cent briques, t’as plus rien. 

Intrigue Decours

Ouest-France, 7 novembre 97 

« Écrivain sous contrat » chez Plon, la Nantaise Catherine Decours est fâchée : au Château des Ducs, la bibliographie de l’exposition sur l’estuaire de la Loire n’a pas cité son ouvrage sur le port de Nantes*. Cet ostracisme odieux vaut à Dame Decours d’être « élevée à la dignité d’auteur maudit », comme dit Ouest-France en glosant que « l’histoire de cette élimination reste à éclaircir ». Vite, une loi contre l’exclusion !

* Commande de l’administration portuaire, ce livre d’importance planétaire compile les nombreux auteurs ayant déjà écrit sur le port, reprenant même certaines âneries historiques sur la période négrière (voir Lulu n° 1 : « Prise Decours »).

Augereau, fieffé déréglementeur

L’Éclair, 24 octobre 97 

Ultra du libéralisme, Daniel Augereau, rapporteur du budget au Conseil régional et Pdg de Synergie, l’un des leaders de l’interim, veut mettre le social en veilleuse. Il implore la flexibilité bénie, déplore qu’elle soit impossible sans que les entreprises « s’exposent aux foudres des administrations et des syndicats ». L’apprenti paratonnerre a son idée pour remettre le bon peuple au boulot : « Il faut déréglementer et réformer de fond en comble le code du travail », abaisser les charges sociales sur les salaires, réviser les conventions collectives qui pérennisent « des avantages acquis quasiment immuables. » Quant au salaire minimum, il « freine la création d’activités à fort potentiel de main d’œuvre peu qualifiée ». À l’heure du zapping, du fast food et du kleenex, les trimards voudraient échapper au destin de salariés jetables, corvéables, payés une misère, révocables à tout instant. Comment peut-on ainsi résister à la modernité ?