Dans l’intimité des honoraires
Doc gynéco
Éminent chef de service de gynéco du CHU, Patrice Lopès pratique normalement des consultations privées au sein de l’hôpital. Début 1996, une femme qui a subi un simple examen gynécologique sans passer sur le billard s’est vu délivrer sans explication une feuille de maladie cumulant 150F, tarif normal de la consultation de spécialiste, plus 250 F d’actes chirurgicaux fictifs. Le tout remboursé par la Sécu. Interrogé, le professeur affirme « ne faire que des consultations en cadre privé à l’hôpital », ne maniant le bistouri que dans le cadre du secteur public.
Le dépassement d’honoraires ? « Dû à mon statut de professeur, et affiché en salle d’attente ». La Caisse primaire d’assurance maladie rappelle à Lulu qu’un tel professeur a bien droit aux dépassements d’honoraires mais que le remboursement ne peut dépasser 150 F, « sauf si le patient est adressé par un médecin traitant ». Ce qui n’était pas le cas. Autre bizarrerie, relevée par le tout récent rapport de la chambre des comptes sur l’hosto : normalement, 10% de ces honoraires privés perçus dans l’hôpital doivent être reversés au CHU, mais les toubibs grugent en minorant leurs gains d’un dixième. Ce qui ferait beaucoup de noir pour des hommes en blanc.