Déjà pas partis et toujours là

Publié par lalettrealulu le

Opérab

Avant de quitter l’opéra de Nantes où il a été nommé en 1990, Philippe Godefroid a tenu à soigner ses effets de sortie en prolongeant discrètement ses missions. Officiellement en fin de contrat en juin dernier, il a obtenu une rallonge d’un an, et signera deux créations pour la saison qui débute à l’automne prochain.

Il a fait ça en duo. Avec Françoise Terrone avec qui il partageait notamment les mises en scène. Mais problème, avec son tempérament pas toujours apprécié à sa juste valeur par son environnement humain, la dame est interdite de séjour à l’opéra Graslin, pour avoir fichu un souk mémorable, allant jusqu’à gifler un technicien sur le plateau. Malgré l’esclandre, la dame est revenue discrètement dans le circuit via Ponctuelle, une SARL basée à Paris assurant la création lumière et les costumes. Pour La Bohème en novembre dernier, et Woyzeck en janvier, la conception est confiée à Ponctuelle. Françoise Terrone officie sans paraître ni à Graslin ni à la Cité des congrès. Dans ces murs, son travail masqué est un secret de polichinelle. Pas mal pour une persona non grata. En 1999, elle avait déjà été remarquée dans le rapport de la chambre des comptes épinglant la gestion de l’Opéra, remarquant que la dame avait fait une carrière météore, entrée comme simple pianiste-répétiteur des choristes à plein temps, cumulant quatre ans après avec des fonctions de costumière, jusqu’à cosigner des mises en scène avec Philippe Godefroid ou les assumer toute seule, sans lâcher son temps plein premier.

Cette fois, pour ne pas se faire repérer, elle s’est inventé deux pseudos, l’un anglais, Joan Meada, l’autre polonais, Jakesa Tharova, qui ont servis pour signer le contrat des prochaines créations de Norma et Lohengrin (dont Godefroid signe la mise en scène). Yannick Guin, adjoint à la culture n’a pas vraiment apprécié d’être le dernier mis au courant de cette surpercherie. Il se contentera d’un soupir à ajouter à la partition déjà écrite.