Jospin démission

Publié par lalettrealulu le

Vivement la droite

Une honte : ces salauds de pauvres font rien qu’à resquiller dans les trains et les trams. En créant une loi pour les mettre en taule, Jospin a été encore trop bon… Il fallait rétablir la guillotine ! À Nantes, même faiblesse coupable : Ayrault et ses escadrons de contrôleurs sont la risée de bandes de fraudeurs organisées. Qu’attend-il pour les condamner à rouler en bagnole aux heures de pointe ?

Pour éviter la prison, il va bientôt falloir se cacher dans les bagages, même à la SNCF. Marlène M., une jeune précaire est convoquée au tribunal correctionnel pour “ délit de fraude d’habitude ”. Une appellation désignant le fait que la demoiselle n’a pas payé le train depuis un bout de temps et que là, vraiment y en a marre ! Depuis quelques années, la resquilleuse cumule 43 amendes pour des trajets divers entre Nantes, Saint-Nazaire ou Lille. Ce “ délit ” lui permet d’aller voir la famille ou les amis, et d’entreprendre des démarches pour s’en sortir. Elle risque jusqu’à six mois de prison et 7500 euros d’amende. La raison d’un tel acharnement sur les précaires ? Elle vient de la Loi Sécurité Quotidienne votée le 15 novembre 2001, à l’initiative du ministre de l’Intérieur du gouvernement Jospin, Daniel Vaillant. Un projet de loi passé sans crier gare, mélangé à une suite de mesures anti-terroristes d’après le 11 septembre. Un vrai fourre-tout qui impose l’annonce préalable des raves, prévoit la conservation de données informatiques, et a ouvert une voie royale aux lois sécuritaires de Sarkozy. Selon la SNCF, en janvier 2003, 1459 plaintes ont déjà été déposées, 48 peines de prison prononcées et près de 182 procès sont en attente de jugement.

L’argent n’a pas de fraudeur

Entre les anonymes fauchés et les fauchés moins anonymes, l’application de cette loi tend à réduire la mobilité de tous ceux qui ne peuvent payer leurs déplacements, sans autre alternative.

Même lorsque le remboursement des frais est possible dans certains cas par l’ANPE, il reste peu évident de demander une signature à un employeur lors d’un entretien d’embauche. En novembre dernier, le nantais François Thonier décidait de ne pas voyager l’esprit tranquille pour se rendre à son lieu de stage en Ariège où il a décroché un contrat d’insertion pour monter un projet d’écolo-village. Mais pour être rentré voir ses enfants, le rmiste a été condamné en novembre à 1569 euros d’amende.

Soutenue par AC ! , Marlène la fraudeuse de 21 ans a peur de servir d’exemple pour une jeunesse déjà mise à l’index, et dénonce les tarifs prohibitifs des transports collectifs. Jusqu’ici, pour se rendre en toute légalité à Nantes en vue de la préparation de son procès, elle a déboursé au moins 300 euros en un mois. À ce rythme, elle aura bientôt dépensé l’équivalent d’une amende plus qu’honorable.