Jean-Marc relance la mode du tchador
Ayatollerault
La visite à la mairie de Nantes de l’ambassadeur d’Iran, lors de la Coupe du monde, s’est effectuée avec un souci visible de discrétion. Le réalisateur du documentaire L’Iran, du foot et des affaires* diffusé sur la chaîne câblée Planète en novembre, s’est gentiment fait éconduire de la réception offerte à l’hôtel de ville. Réfugié politique en France, ce journaliste n’avait pas l’heur d’agréer à son excellence barbue, et Jean-Marc, qui débute dans la géopolitique, n’était peut-être pas très fier de dérouler le tapis devant le Persan. Surtout qu’il n’a pas lésiné sur les salamalecs : « J’ai suivi avec attention les changements récents intervenus dans les relations entre l’Iran d’une part, l’Union européenne et la France d’autre part. La reprise récente des visites officielles bilatérales au niveau ministériel marque, je l’espère, un pas décisif vers une normalisation des relations entre nos pays.»**
Cette déclaration, venant d’un proche de Lionel Jospin, a ravi l’ayatollesque ambassadeur qui ne s’est pas montré ingrat : « L’Iran représente un marché de soixante millions d’habitants, deux cents millions avec les pays qui l’environnent. La Loire-Atlantique est l’une des régions avec lesquelles nous souhaitons accroître la coopération…»
Rappelons simplement qu’au procès de Berlin en avril 97, les hauts dirigeants de l’Etat iranien ont été jugés coupables de terrorisme pour l’assassinat de quatre opposants kurdes sur le territoire allemand. Ce qui avait valu au régime de Téhéran une rupture des relations diplomatiques avec les membres de l’Union européenne. Mais l’économie locale vaut bien un léger voile sur les droits de l’Homme.
* Ce reportage indépendant réalisé par Jamshid Golmakani suit la visite de l’équipe de foot d’Iran en France.
** Ouest-France.