Tous les chemins mènent au quorum
Double vie
Le règlement, c’est le règlement. Ou le contraire. Dans la maison Ayrault, on n’est pas toujours à cheval sur les règles. Exemple. Le 25 juin dernier, le conseil municipal doit approuver une cuisine hiérarchique concoctée par le nouveau chef, Benoît Pavageau, directeur général des services. Chefs de service, directeurs de directions, ont appris par la bande les remaniements dont ils sont l’objet. Cadres, personnel, syndicats, tout le monde renâcle. Une commission technique paritaire doit donner son avis le matin du conseil municipal. Puisque le dialogue social vire à la chambre d’enregistrement, les délégués CGT et FO refusent de siéger. Problème : il n’y a pas assez de monde pour que la réunion soit valable. Le quorum n’est pas atteint. CGT et FO demandent logiquement le report de la réunion. Refus. Il faudra un huissier pour constater que la séance est ouverte sans le nombre de présents requis. Les agents de sécurité empêchent ces syndicalistes d’entrer. Sympa. On bat le rappel. Les portables grésillent. On verra ainsi un Yannick Guin venir faire nombre pour réouvrir la séance, avant de vaquer à ses occupations douze minutes plus tard, une fois sa présence inutile. Toute cette histoire serait un brin dérisoire si Jean-Marc Ayrault n’avait justement utilisé les mêmes arguments pour invalider, avec succès cette fois, une séance de l’Assemblée nationale. Dans la nuit du 2 au 3 octobre, Fillon présente sa loi sur les 35 heures. Le quorum n’étant pas atteint, le président du groupe socialiste obtient le report du débat. Nantes, Paris, terres de contrastes.