Ayrault se prend un Scud dans le parti
SOS amitié
Une bande de petits jeunes, poussée dans le marigot par quelques vieux crocodiles du parti, dénonce l’emprise de la mairie de Nantes sur la fédération socialiste.
« La fédération socialiste de Loire-Atlantique est un désert. C’est une vague dépendance de la mairie de Nantes, tenue par quelques fidèles d’Ayrault. Il y a bien longtemps qu’il n’y a plus l’ombre d’un débat d’idée dans cette fédé.» Fâchés, certains socialistes en ces temps de préparation au congrès de Brest. « Jean-Marc ne supporte plus la moindre critique. Seule Brigitte peut encore lui parler. La mairie est une véritable citadelle assiégée. Il a laissé le parti à Vaugrenard, qui fait sa petite liste dans son coin pour les régionales. C’est une catastrophe.» Après avoir tenté en vain de se faire entendre de Yannick Vaugrenard, l’homme à tout faire de Jean-Marc sur le département et premier fédéral de droit divin, quelques jeunes rebelles bien propres sur eux ont décidé de ruer dans les brancards à l’occasion du renouvellement des instances départementales. Discrètement soutenus par quelques caciques, Claude Évin et Charles Gautier notamment, ils ont rédigé une motion et annoncé la candidature de l’un d’entre eux, Frédéric Vasse, à la tête de la fédération. Jean-Marc, pour qui l’élection de Yannick Vaugrenard ‑par ailleurs membre de son cabinet- était acquise avant même le dépôt des candidatures, en serait presque tombé des nues. Des socialistes mécontents ? Ça existe ? Le récalcitrant a donc été convoqué dans le bureau du maire et invité à rentrer dans le rang pour ne pas nuire à « l’unité du parti.» En d’autres termes, le jeune Frédéric, 29 ans, proche de Marie-Françoise Clergeau, a été prié d’aller jouer dans sa cour jusqu’à ce qu’on le siffle. Ce qu’il n’a pas fait.
Le linge sale du PS se lavant en famille, cette tentative d’amorce de débat n’a guère débordé le cercle des initiés. Le jeune rebelle a été soigneusement bordé lors du congrès fédéral du 15 novembre, bénéficiant tout juste du droit d’intervenir à la tribune. Jean-Marc a ensuite tenté d’imposer le principe d’une candidature unique, celle de Yannick Vaugrenard par exemple, au cours d’une « réunion de motion », sans succès. Les leaders du parti ont enfin distillé une rumeur infâmante sur l’impétrant, en le qualifiant de rocardien, l’étiquette qui tue ces temps-ci chez les socialos. Las, Frédéric Vasse a décidé de maintenir sa candidature le 27 novembre, pour le plus grand bonheur de Claude Évin et Charles Gautier, ravis de voir tomber cette peau de banane sous les pieds de Jean-Marc. Il n’y a pas de petit plaisir.