La petite boutique du FN

Publié par lalettrealulu le

Arbeit macht frei

La « Fédération nationale Entreprise moderne et libertés » a présenté sept candidats à l’élection à la CCI de Nantes le 17 novembre. « Syndicat socioprofessionnel dans le giron du Front national » selon Ouest-France, ce FNEML se définit comme « indépendant », mais tient sa conférence de presse dans les locaux nantais du parti d’extrême-droite.

«Entreprise moderne et libertés » est apparue dès 1984 à l’initiative du lieutenant de Le Pen aujourd’hui décédé André Dufraisse, mari de Martine Lehideux, dirigeante du FN et nièce de François Lehideux, ministre de la production industrielle à Vichy.

Lepéniste de la première heure, Dufraisse n’a jamais caché son admiration pour le régime fasciste. Son CV est croquignolet : s’étant enrôlé sous l’Occupation dans la Légion des volontaires français (LVF), il sert les nazis sous l’uniforme allemand et revient en France occuper un emploi de permanent au PPF, le parti collabo de Jacques Doriot. Après quelques déboires à la Libération, Dufraisse réapparaît dans les milieux catholiques intégristes où il noue ses premiers contacts avec le patronat.

Sous couvert de combattre taxe professionnelle, charges ou grandes surfaces, EML draîne surtout l’argent des petits patrons vers le FN. Cette pompe à finance tente par tous les moyens de s’implanter dans les entreprises, sans grand succès jusqu’à présent. À défaut d’avoir « les mains propres », le FN a toujours su avoir les mains pleines. Ce n’est pas son milliardaire de chef qui dira le contraire.

Ni blanc ni pêche à la ligne, votez bleu

Même s’il s’en défend, De Villiers peut faire le lit de Le Pen. Ce qui transforme le vicomte en valet de chambre. Palsambleu, où va la France ? Dans l’ouvrage collectif Le Pen, les Mots, analyse d’un discours d’extrême droite aux éditions Le Monde, les auteurs étudient l’abstention qui « peut être comprise, en partie, comme le choix de personnes qui ne croient plus à l’utilité du vote, ni donc en la démocratie […] L’expression manifestée par les votes blancs, surtout dans l’Ouest, correspond au vote pour Philippe de Villiers aux élections européennes de 1994 : le vote blanc préserve le geste démocratique, même s’il refuse le choix proposé. Or, lors des dernières législatives de 97, la carte des abstentionnistes regroupe les abstentions et les anciens votes blancs : on peut craindre, si le mouvement se confirme, que le vote Front national s’installe progressivement dans l’Ouest de la France en l’absence de débouchés nationaux pour le mouvement représenté par Philippe de Villiers ». Normal : Villiers ou Le Pen, c’est bonnet chouan et brun bonnet.