Les groupies font de la résistance

Camaraderie

Sous le titre « Y‑a-t-il un pilote socialiste à l’Assemblée ?», Libé* recueille au Palais Bourbon les vacheries des petits camarades de Jean-Marc Ayrault : « incapable », « mauvais », « sans autorité », « pas de stature…», disent anonymement plusieurs députés PS, sans préciser les raisons de leur déception. « Il a été choisi parce que c’est une personnalité sans aspérité, donc sans ennemi. Il ne fait pas d’ombre. Il n’a aucune autonomie politique », ajoute un autre. Trois jours avant, le même Libé* titrait « Les députés PS manquent à l’appel » à la session parlementaire, citant un élu PS qui explique ce cafouillage par « la mauvaise organisation du groupe ». Même son de clash dans Le Monde* : « Julien Dray affirme [que] « Jean-Marc Ayrault manque d’expérience dans la bataille parlementaire » et qu’il « n’exerce pas suffisamment la pression » sur les membres du groupe qu’il préside. « Il y a un problème d’autorité à la direction du groupe socialiste », confirme un collaborateur de Fabius ».

Ouh la ! Le président du groupe socialiste est habillé pour l’hiver. Le plus raide, c’est que les tailleurs ont la même étiquette qu’Ayrault, même s’il revendique un mode vestimentaire limité à « main de fer dans un gant de velours ». Le velours s’est décousu au retour à l’Assemblée, après une absence pour cause de procès « mal vécu » à Nantes. En réunion du groupe PS, il a admonesté les absents et leur « grave irresponsabilité politique ». Tout le monde n’a pas l’excuse d’un mauvais procès sur ses terres.

* Libération du 18, 21 & 22 octobre 97. Le Monde du 19 octobre.