La Baule : les sables de la Loi

Publié par lalettrealulu le

Pique-nique ta mer

La plage de La Baule est garnie d’impensable fin.

Le sandwich au sable ne s’en relèvera pas. Sur la plage de La Baule, il est interdit de pique-niquer, et ce tous les étés depuis belle lurette. Faut bien un peu d’ordre, de bonnes manières pour éviter que la plus belle plage d’Europe ne soit envahie par des papiers gras, voire par des « méchouis » sur son sable, comme l’a subtilement souligné l’adjoint à la communication et au tourisme en conférence de presse à la mi-juillet. Pas de tache de beur sur le remblai. Une amende de 11 euros peut sanctionner les contrevenants.

Mais l’arrêté municipal prohibant le pique-nique sur la plage ne s’arrête pas là : sont aussi interdits la mendicité, les « marchands de tapis, dentelles », les « colporteurs vendant toutes autres marchandises ou objet quelconques ». Échappent au quelconque les « journaux, gâteaux, confiserie et rafraîchissements dont les produits sont efficacement protégés contre toute souillure ». Il convient donc de lire son Figaro en prenant soin de l’emballer dans un cellophane idoine. Les détecteurs de métaux, les chiens et les chevaux sont tolérés avant 9 heures et après 20 h, avec obligation pour les cavaliers et les proprios de clebs de « ramasser le crottin de leurs animaux (…) Ces excréments doivent être évacués rapidement hors des lieux dans un récipient approprié et hermétiquement clos ». Un coffre-fort portable, sans doute. Séquence nostalgie : sont aussi interdits les « photographes-filmeurs », ces tireurs de portraits au débotté distribuant des cartes conviant à retrouver les clichés à leur boutique. Le calme devant régner, les « bruits gênants causés sans nécessité » sont interdits, tout comme les « cris et chants, pétards, tambours, trompettes, sifflets, radio-magnétophones ». Pas question de risquer les portugaises ensablées.

Toute « baignade d’un groupe d’enfants » devant avoir son autorisation municipale préalable, il est conseillé de séparer ses mômes en groupes de un pour déjouer la vigilance des CRS de plage.