Prise de chouan à La Chapelle Basse Mer

Publié par lalettrealulu le

Sécher sur pied

Le blanc s’impose aux Blancs. Le muscadet a noyé toute velléité de bâtir le musée des guerres de Vendée.

Reynald Sécher n’a pas le bol. Même pas dans son pays, La Chapelle-Basse-Mer, où sa mère l’a mis bas. Dix ans que l’historien droitier s’acharne à faire réparer une chapelle par des chantiers de jeunesse qui ne lui coûtaient pas un sou, avec pour main‑d’œuvre rien que des bonnes ouailles de bonne volonté et bonne famille, des jeunes gens propres sur eux, pleins d’ampoules aux mains et de bréviaires aux poches. Et là, patatras. Maintenant que la ruine est restaurée, on lui refuse l’autorisation officielle d’y établir un bon vieux musée chouan des familles, explique-t-il à Presse-Océan cet été sous le titre « Les Guerres de l’Ouest auront-elles leur musée mémorial ? »* La mairie (une immonde institution républicaine) lui refuserait un permis de construire pour établir un bâtiment de musée vendéen à côté de la chapelle. Renseignement pris cet automne par Lulu auprès de la mairie, aucune demande de permis de construire n’a jamais été déposée. Et pour cause, le zonage rend cette demande impossible : en plein vignoble, le terrain est classé en zone agricole, loin d’un secteur urbanisable.

Reynald Sécher fait pleurer les chaumières en indiquant que ce « refus », qui n’est en fait qu’une impossibilité matérielle et géographique, l’empêche de monter un dossier de demande de subvention auprès du ministre de l’Agriculture (tiens ?), de Raffarin et Chirac en personne. L’historien dit qu’il avait pourtant bon espoir, lui qui a été directeur de la communication du Conseil régional Poitou-Charentes quand Raffarin était vice-président.

Faut dire que Reynald Sécher a des petits commerces à faire prospérer et que le musée aurait pu faire grossir son empire à tiroir-caisse. Il a déjà un « Musée de la chouannerie et des guerres de l’ouest » à Plouharnel, et deux boutiques à faire tourner sous l’enseigne Celtitude, à Arzon et à Saint-Brieuc. Et depuis décembre 2001, via la sarl Seba dont il est le gérant, il a repris la librairie rennaise Coop Breizh. Il y a vite fait le ménage, viré les périodiques trop à gauche et les deux anciens salariés, tout en faisant entrer un journal comme War-Raok, organe du groupuscule breton d’extrême-droite Adsav, jusqu’ici interdit de séjour dans la librairie, rapportent les militants d’Emgann*.

Tout ceci est vraiment très chouan, mon ami.

* Presse-Océan, 18 août 2003
** Combat Breton N°210 – 211, été 2003.